Page:Dunan - Kaschmir, Jardin du bonheur, 1925.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.


III

LA MYSTÉRIEUSE DEMEURE


L’inconnu m’écoutait, les yeux fixes. À mon acceptation, il répondit en inclinant la tête, puis il leva les mains au ciel, dans un geste d’hommage et les posa sur mes épaules en prononçant des mots sanscrits. Se retournant enfin, sans plus, il s’en alla. Je le suivis comme j’avais dit. J’eusse été bien inspiré alors d’avertir mes tibétains. Mais je ne sais quel besoin me possède obstinément en voyage d’agir toujours seul. C’est une passion. Je raffole du risque, de l’aventure incertaine, des circonstances imprévisibles où j’aime plonger.

Je m’éloignai donc de mon chalet, sans me retourner. Je ne songeai même pas que je n’avais aucune arme. Cet éphèbe m’enchantait. Comme dans certains rêves heu-