Page:Dunan - Kaschmir, Jardin du bonheur, 1925.djvu/118

Cette page a été validée par deux contributeurs.

116
KASCHMIR, JARDIN DU BONHEUR

— Tu as pu, en effet, quitter ton Paradis terrestre sans plus de maux ?

— Jamais de la vie. J’ai été poursuivi huit jours durant par de féroces et infatigables dogras. Je n’ai jamais revu mes serviteurs tués sans doute et j’ai dû m’incorporer pour durer à une troupe de sikhs qui gagnait le Yagbestan. Il me fallut donc faire voyage de retour par l’Asie russe. Cela dura huit mois. Je n’ai été en sûreté qu’à Khagan, où l’on est en république, comme dans tous les pays qui séparent les « outlying governments » des terres où le Slave aux aguets surveille l’Anglo-Saxon. Je suis revenu par Bokhara, où j’ai vu le sujet des inquiétudes britanniques, cette emprise bolchevique sur l’Asie centrale, qui est bien un des plus étonnants phénomènes sociaux d’aujourd’hui.

— Et ta Zenahab ?

— J’ai obtenu sur elle quelques rensei-