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KASCHMIR, JARDIN DU BONHEUR

Pas une ombre : je me glisse jusqu’à ma demeure, j’ouvre. Tout est vide. Mes hommes ont été achetés ou assassinés. Je monte vite dans ma chambre. On a emporté mes malles, mais laissé une valise en peau de porc, animal maudit, et qui parut ne rien contenir d’important. Elle détient pourtant un costume, deux revolvers et des papiers. Je me vêts et je m’arme. J’ai les pieds écorchés et mes derbys me font mal. Qu’importe, maintenant je puis batailler. Je mange toute une boîte de corned-beef oubliée. Je descends enfin dans le jardin et m’éloigne en suivant le lac. La nuit est douce. Je me suis nanti d’une couverture prise au lit. Dans un fourré, au sommet d’une roche, je m’installe et dors