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pas attendu qu’on le lui dit pour prendre un siège, car sen cousin trop confus en oubliait les règles de civilité. Elle se tenait au bord de sa chaise, la poitrine tendue et les reins cambrés. Sa posture naturelle, avec toutefois une sorte de certitude provocante d’être belle, gênait Jean comme une main impudique. Le corsage, certes, paraissait pauvre, car le jeune homme savait comment sont les corsages à la mode et il avait appris de ses cousines riches — dont aucune pourtant ne l’avait ému comme celle-ci — bien des choses sur la toilette des femmes… Mais jamais ne s’était révélé en lui un tel désir de trouver admirable tout ce que portait cette enfant… Il était ému en effet, sans savoir d’où partait en lui l’émotion, ni vers quoi elle tendait.

Pourtant, après quelques secondes, il se ressaisit. Le fils de riches bourgeois connut que c’était là une Dué de la branche pauvre et qu’il restait le vrai maître, le puissant…

— Mon cousin, c’est tout ce que vous avez à me dire ?

— Ma cousine, je me souviens de vous maintenant !

— Ah ! alors embrassez-moi pour me reconnaître.

Ce fut elle qui l’embrassa avec une douceur énervante.

— Alors, Jean, je vais vous dire…