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ces contes où les gens portent des bottes de sept lieues…

Là-bas, il retrouverait…

Une image demie-nue se présenta devant son regard. Elle avait une telle réalité que Jean aurait cru pouvoir la toucher, dans cet escalier de la maison des Dué où il méditait le plus tragique et le dernier acte de sa passion.

Le fantôme disparut. Jean se retrouva debout, le dos appuyé à la pierre nue du couloir. Le sang bondait les artères de son visage et ses mains tremblaient comme si un crime était en elles, prêt à sortir.

Il aspira l’air d’une halenée désespérée. Un mur fermait ses poumons. Il resta trois secondes la bouche ouverte, appelant farouchement l’air qui se dérobait.

Fuir ou se coucher là… Les deux impulsions luttaient en sa pensée comme deux êtres. Il était aussi le témoin épouvanté de cette bataille qui réglerait son destin.

Fuir…

Il posa les mains à plat sur la rampe de chêne qui gravissait les étages avec la spire massive de l’escalier. La sensation froide et indifférente l’agaça étrangement.

Cependant il sentait ses jarrets, comme deux moteurs en mouvement, trembler sous son corps. Ses muscles se détendaient à