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— Elle m’a dit qu’il y avait une réponse. Jean fronça coléreusement les sourcils.

— Quand devez-vous la revoir ?

— J’ai à y passer ce soir.

Il prit le papier et lut :


« Jean, mon aimé, j’ai besoin de te voir. Viens vite. Je t’attends cette nuit. »


Il y avait une demi-douzaine de fautes d’orthographe.

Il articula sèchement :

— Pas besoin de réponse écrite. Dites que j’y serai.

Alors il s’en alla nerveusement, sans un mot de plus.

Jean Dué était fort irrité contre sa cousine. Cette fois la mesure apparaissait comble. Il avait fait des choses moralement mauvaises. Il s’était compromis, et ne demandait d’ailleurs qu’à continuer. Soit ! Mais enfin fallait-il que la bénéficiaire de tant d’efforts les comprît et que ses actes à elle fussent sages et prudents ? Hélas !… L’éducation de cette enfant restait toute à faire. La différence des castes jouait. On ne devrait aimer que dans son milieu. Lucienne se conduisait en petite étourdie, en « Dué du bord de l’eau »… Tant pis pour elle. Jean l’expulserait. C’en serait fini de cette histoire.