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TSADÉ

Palmyre ne me regarda pas. Elle disparut aussitôt dans l’allée transverse, mais un sillage lumineux la suivait. J’y crus lire le profil du monstre mystérieux, du poulpe aux yeux obscurs, de l’être étrange venu de l’autre monde posséder l’effrayante et satanique sorcière. La suivait-il toujours ?

Cette idée me fit reculer jusqu’à la fenêtre close. Je l’ouvris d’un geste réflexe, pour sortir de cette atmosphère de folie…

L’air entra, doux et fluide. Je l’aspirai avec volupté.

 

Alors, au ciel de bitume, d’un nuage effacé, la lune naquit. Elle était rousse, hydropique et lourde. Elle me parut une idole obscène et méchante.

 

Dans l’avenue, lançant au monstre lunaire son cri grelottant et farouche, un chien commençait à hurler…