Page:Dunan - Baal ou la magicienne passionnée, 1824.pdf/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
19
TSADÉ

— Êtes-vous convaincue ?

— Heu !

— Ah ! vous êtes une négatrice enragée. Si j’étais méchante, je vous convaincrais bien. Regardez ce brûle-parfum aux oiseaux ?

C’était un bloc de bronze ciselé et creux, d’une beauté extraordinaire. Palmyre leva les deux médius ensemble vers le brûle-parfum.

Le lourd bronze quitta son guéridon et flotta en l’air.

— Je le pose sur votre tête !…

Il vint s’appuyer sur mon front.

— Je le renvoie dehors…

Alors, la porte, d’un déclic brutal, s’ouvrit, et le brûle-parfum sortit, flottant à un mètre du sol. Je restai horrifiée.

— Ah ! ça !

— Tiens, vous commencez à être émerveillée, mon petit ! Venez au balcon, je ferai quelque chose de plus redoutable pour vous apprendre…

Nous passâmes par le studio aux épées rempli de sabres japonais, et le studio aux estampes, où l’on voyait d’admirables dessins d’occultisme et de prodigieuses toiles d’Odilon Redon.

Dans la troisième pièce, presque nue, avec seulement une chaise d’ébène au milieu, il y