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Culture.

recommande avec raison d’éviter de cultiver en pyramide les variétés à mauvais port.

Le point de départ est donc le choix des espèces. M. P. de Morthillet, dans son intéressant travail intitulé : 40 poires pour les dix mois de juillet à mai, a donné l’indication de 40 variétés qui, suivant lui, sont les plus recommandables pour la formation d’un jardin, en les divisant en quatre séries de dix variétés. Nous avons vu avec regret l’absence complète des gains couronnés par la Société Royale d’Horticulture de Tournay, dont plusieurs constituent, avec la Joséphine de Malines, les fruits les plus exquis gagnés dans ce siècle ; en outre, nous avons remarqué avec surprise que la poire la plus parfaite, le Délice d’Hardenpont, n’y figure pas ; que la Joséphine de Malines n’y figure que dans la troisième série ; la Fondante des bois et le Beurré Napoléon dans la quatrième, avec le Martin-sec et le Catillac. De son côté, dans son magnifique Dictionnaire de pomologie, M. André Leroy décrit et figure 915 variétés de poires, parmi lesquelles 451 sont signalées comme de première qualité ! Notre vieille expérience nous porte à envisager les choses autrement. Nous l’avons déjà dit, il serait difficile de faire une liste de 20 poires réellement parfaites. Suivant nous, ce que l’amateur qui forme un jardin doit avant tout rechercher, c’est la qualité supérieure des fruits et non la quantité. Mieux vaut un jardin avec dix variétés de premier choix répétées, qu’un jardin comprenant trente ou quarante variétés, dont la moitié serait médiocre. Exposons donc d’abord les types les plus parfaits pour la formation d’un jardin.

Parmi les anciens fruits, le Beurré gris, le Doyenné, le Colmar, le Bezy de Chaumontel et le Bon-chrétien, sont à conserver soigneusement et de toute première qualité. On objectera que le Bon-chrétien est une poire cassante ; cela est vrai, mais quelle eau abondante et quel suc exquis ! En avril et mai, quand les chaleurs arrivent, on laisse tous les fruits pour le Bon-chrétien. Cultivez-le donc, cultivez-le encore, mais faites bien attention qu’il soit greffé sur coignassier, car sur franc, il reste