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Pomologie belge.

au mur au midi, le Beurré de Naghin, greffé sur coignassier, le Délice Everard, le Délice Fontaine, le Beurré Six, le Délice de Froyennes, le Beurré Saint-Aubert, la Crassane Du Mortier, le Beurré de Ghelin, la Castelinne, le Beurré Pringalle, etc., les suivent de près.

Comme c’est à ces fruits qu’est consacrée la seconde partie de ce travail, nous ne nous y arrêterons pas davantage, notre but n’étant ici que de montrer la part brillante que Tournay et sa Société d’Horticulture ont prise dans la marche de la pomologie en Belgique.

[1.2]

§ 2.

Nomenclatire.

La nomenclature des poires laisse infiniment à désirer, tant sous le rapport de la coordination, que sous celui de la dénomination. Examinons ces deux points.

[1.2.1]

I. Coordination.

Dans toute collection multiple, le besoin de l’esprit humain est de coordonner, pour arriver à rapprocher les analogues et à éloigner les choses dissemblables. C’est sur cette pensée que repose la classification des êtres par familles, genres et espèces ; c’est sur elle aussi que reposait jusqu’à ces derniers temps la coordination des poires On admettait des groupes, les beurrés, les bergamotes, les calebasses, les doyennés, les bons chrétiens, les colmars, etc., et ces groupes servaient à donner une idée du fruit. À ces noms on ajoutait fréquemment un adjectif qualificatif, comme Beurré gris, Beurré blanc, Bon-chrétien d’été, Colmar d’hiver, ou bien le nom de l’obtenteur, ce qui constituait une nomenclature régulière et scientifique. Il y avait dans chaque dénomination quelque chose qui rappelait un souvenir et facilitait ainsi l’étude de la pomologie. Mais dans ces derniers temps beaucoup de semeurs ont trouvé plus commode de supprimer le nom coordonateur, et traitant les variétés de poires comme des semis de pelargonium, de fuchsia ou de