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pomologie belge.

des trois-tours (doy-torren). Ce magnifique fruit fut gagné à l’ancien château du célèbre David Teniers, à Perck, près Vilvorde, devenu de nos jours la ferme des Trois-Tours. Le pied-mère avait, de bonne heure, été placé au mur, où il produisait ses fruits splendides, ce qui l’avait fait répandre dans tous les environs de Vilvorde, sous le nom de Beurré des trois-tours. Meuris, qui dirigeait la pépinière de Van Mons, lui en apporta des greffes, et bientôt Van Mons débaptisa la poire et lui donna le nom de Beurré Diel, sous lequel il la décrivit dans le second volume des Annales générales des sciences physiques, publié en 1819. Ce dernier nom a prévalu, mais en Brabant, c’est toujours le Beurré des trois-tours. Si cette poire n’est pas de qualité hors ligne, c’est du moins l’un des plus beaux fruits que l’on connaisse.

C’est aussi à la fin du siècle dernier, ou tout au commencement du présent, que doivent remonter deux fruits bien précieux : la Fondante des bois et le Beurré blanc d’hiver. La première que l’on attribue faussement à Van Mons, fut trouvée dans un bois des environs d’Alost et nommée Bosc-per, poire des bois. M. Châtillon, ancien directeur du parc d’Enghien et horticulteur distingué, s’étant établi à Alost par son mariage avec mademoiselle Leunckers, découvrit cette poire et en devint le parrain. Il y a plus de cinquante ans que nous en avons reçu un pied de M. Châtillon lui-même, et cet arbre nous produit chaque année de 1500 à 2000 grosses poires, excellentes pour tous les usages. C’est certainement un des fruits les plus précieux et les plus dignes d’être cultivés. Quant au Beurré blanc d’hiver, excellent fruit de janvier, il provient de Lierre en Brabant. L’obtenteur en est inconnu, mais il en existe à Lierre, chez M. Peeters-Schram, un arbre qui doit avoir de soixante à quatre-vingts ans, ce qui fait remonter cette conquête à l’époque indiquée.

Malines fut aussi, comme nous l’avons dit, un centre important de Pomologie. M. de Nélis, conseiller à la cour de Malines, s’adonna au semis des poires ; on lui doit le Colmar Nélis