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Pomologie belge.

ramené chez lui en grand cortège, musique en tête. C’est là ce qui a fait donner à cet excellent fruit le nom de la Médaille sous lequel il est connu dans le Hainaut. Disons que la société pomologique de Mons ne resta pas en arrière et que, de son côté, elle décerna à Liart une médaille pour ce précieux gain. Peu de temps après, l’abbé Duquesne fit à son tour un gain très-remarquable qu’il nomma Marie-Louise, fruit qu’on a très à tort attribué à Van Mons. En 1817, M. Dévergnies obtint le Beurré Dévergnies, fruit excellent et trop peu répandu, qu’on a encore faussement attribué à Van Mons.

À son tour, Enghien se présente avec deux gains précieux, l’Orpheline et la Fortunée. La première fut gagnée par l’abbé Deschamps, directeur du couvent des orphelins d’Enghien. Van Mons l’a débaptisée et répandue en Brabant sous le nom de Beurré d’Aremberg. La Fortunée est due, non à Parmentier comme le dit De Bavay, ni à Van Mons comme d’autres l’affirment, mais à M. Fortuné De Raisme, (et non De Renne), orfèvre à Enghien. C’est un fruit précieux, mais qui exige d’être planté à une exposition chaude et de n’être cueilli que très-tard pour acquérir ses bonnes qualités. D’Enghien est encore sorti M. Châtillon, qui, s’étant fixé à Alost où il avait épousé Mlle Leunckers, y découvrit la Fondante des bois ou Bosc-per, un de nos fruits les plus précieux.

Quittons maintenant le Hainaut pour visiter le Brabant et la Flandre Impériale. Là nous rencontrons quelques fruits précieux, datant de la fin du siècle dernier et dont l’obtenteur est resté inconnu. Nous avons parlé de la Bergamote de Pentecôte, gagnée dans le jardin des Capucins de Louvain, et répandue par ces Pères dans les diverses villes où ils avaient des maisons. Dans le commencement de ce siècle, on la nommait : à Louvain, Pastorale ; à Anvers, Bergamote de pâques ; à Gand, Doyenné de printemps ; à Termonde, Seigneur d’hiver ; à Malines, Poire Anglaise ; à Tournay, Beurré d’Osterling, dont les jardiniers ont fait Beurré d’Austerlitz.

C’est aussi à la fin du dernier siècle que remonte le Beurré