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La société des dames des Charmettes était bientôt devenue pour elle un besoin et elle n’avait pas tardé à s’engouer de l’Italienne qui, en manière de passe-temps, lui faisait les cartes et lui disait la bonne aventure, lui annonçant richesse et haute destinée.

Pour cette dernière opération, la lesbienne ne procédait pas par l’inspection des lignes de la main ; sa méthode était tout autre. Elle faisait mettre la baronne à nu et cherchait l’inspiration aux endroits où ordinairement les femmes cherchent leurs puces.

Cette méthode était celle des Épigones qui prirent Thèbes en passant toutes les femmes au fil de leur pic, assurait-elle.

La baronne de K… voulut bien la croire.

Pendant que celle-ci, patiente, attendait la fin de la consultation, la lesbienne s’enivrait des parfums de son beau corps, qu’elle dévorait des yeux.

Plusieurs fois, l’Italienne avait tenté sur elle ses érotiques caresses, mais la baronne, qui déjà subissait l’étrange fascination de la vampire, lui avait doucement écarté la tête, en disant :

— Pas cela, Olympe, ce n’est pas dans mes goûts.

Un jour la lesbienne lui dit :

— C’est cette nuit nouvelle lune ; il y a conjonction entre elle et vous. La sorcière du mont