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mettant au lit, elle me dit de me placer à côté d’elle.

J’en étais à l’introduction, lorsque entre un pékin, avec de grandes moustaches : « C’est l’Empereur ! qu’elle me souffle. Je me mets en position et je crie : « Vive l’Empereur ! » Le pékin me regarde et me dit : « Cavalier Poireau, vous êtes le premier hussard de France ; je vous décore. »

— Tu es décoré, toi, Poireau ?

— C’était une blague. Je n’ai jamais rien vu venir.

— Et que faisaient ce colonel, ce général et l’Empereur, à Montbéliard où il n’y avait qu’un détachement de hussards ?

— Ça, je ne le leur ai pas demandé.

— Après ?

— Tu me dois dix francs, curé. Il est temps de nous retirer. La Jeannette et la Colette m’attendent.

— Heureux maire qui a deux femmes ! s’écria l’Italienne.

— Une, une seule, Madame… en deux volumes, se récria Poireau.

— C’est toute votre bibliothèque ?

— Avec quelques vieux livres que je feuillette de temps en temps pour ne pas perdre l’habitude de lire… Il ne faut pas se rouiller.

Les dames réclamèrent l’histoire du pari, qui les amusa énormément.