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AVANT PROPOS




Paris, l’étoile mirageuse vers laquelle se tendent les regards suggestionnés des caravanes cosmopolitaines, est aussi l’abîme. Ce ne sont plus les nobles aspirations de gloire, ni les sublimes idées humaines, legs sacré que la Renaissance et le Dix-Huitième siècle lui ont laissé, qui précipitent vers lui les théoriciens idéalistes ; ses voluptueuses attirances hypnotisent les libidinosités universelles. C’est la foire aux plaisirs, l’excelsior des jouissances, agréables ou turpides, rêvées.

Apparemment la source de belles œuvres qu’elle ne cesse de produire dans le domaine artistique et industriel lui a conservé le rang qu’il s’est acquis dans le concert des grandes capitales. Cette royauté, sa face auguste devant le monde, reste sa vertu conservatrice, sa puissance de résistance aux vrillons pourrisseurs qui sapent son socle de granit. Mais, telles Tyr, Babylone et Rome des Césars, aussi jadis