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— Avec votre servante, la Colette.

— Alors, vous avez le point bon ?

— Comme vous dites. Nous sommes manche à manche : jouons la belle.

— J’entends, mais je ne comprends pas.

— Je ne sais pas ce que vaut votre quinte, ni combien marque votre point, mais le jeu que la Colette m’a f… est carabiné. Si nous ne veillons pas au grain, nous sommes capots tous les deux.

— Comment faire ?

— Un ami, le vicaire Moncupette, à qui j’ai confié mon cas, m’a envoyé cette fiole…

Et le vénérable Corniflard tira de la poche de sa soutane, un flacon bouché à l’émeri sur lequel l’envoyeur avait par prudence écrit le mot : poison.

— Il paraît que c’est une mixture dont on peut crever, mais dont on peut aussi guérir, avait-il ajouté.

— Comme toutes les drogues, pardieu ! répondit philosophiquement Poireau.

— Voici ce que je me suis dit. Si elle est bonne pour l’un, elle sera bonne pour l’autre. Si c’est le contraire, celui qui restera n’aura qu’à s’adresser ailleurs.

— Je ne comprends pas encore.

— Voici, nous allons jouer à pile ou face. Le gagnant boira la moitié de la mixture. Le perdant n’aura qu’à attendre son effet sur son partenaire et

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