bas-bleu, et aussi tous les trucs. Elle n’arrivait
jamais chez Mme Olympe qu’en allure de mousquetaire,
le chapeau sur l’oreille, une canne à une
main et un éternel cabas de l’autre.
— Ça va la haute motte ? lui disait-elle.
— Comme un moulin.
— Qui as-tu comme extra, aujourd’hui ?
— Juliette ; elle est épatante.
— A-t-elle la foi ?
— Au bas des reins.
— Là ou ailleurs, ça m’est égal. Aux pieds comme aux fesses, la foi sauve. Envoie-la-moi au salon rose.
La toquée prenait possession du boudoir, se déshabillait comme pour une entrée au bain, puis déballait le contenu de son cabas : une statuette de sainte Philomène, qu’elle plaçait sur la cheminée, une bouteille d’eau bénite, une seringue et un énorme chapelet venu de Jérusalem, qu’on trouve dans les boutiques avoisinant l’église du Sacré-Cœur à Montmartre.
La gouine la trouvait se seringuant le pertuis sacramentel, et y introduisant la croix du chapelet pour le purifier.
— Ma fille, il faut de la foi, lui disait l’universelle truqueuse.
— Des fois, oui, quand on couche avec un ratichon.