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Elles se montrent extrêmement jalouses : les drames du poignard, du vitriol et du poison ne sont pas rares entre elles. Elles sont généralement kleptomanes et menteuses opiniâtres. Leur olfaction est daltonisée ; elles ne savourent bien que l’odeur phospho-spermatique. Comme conséquence, elles sont gourmandes d’ail et de camembert. Leur hyperhydrose axillaire dégage des fluides chloroformiques à odeur aromatisée qui grisent.

Mariées, ce sont des résignées, sans chaleur, rebelles à l’entraînement conjugal, à moins que le mâle ne se prête aux excitations lesbiennes.

Les gouines ou chevalières du Clair de Lune, vulgo gougnottes, sont des prostituées de profession ; elles sont au cachet attachées aux maisons des proxénètes, ou rameneuses des beuglants et des restaurants de nuit.

On les reconnaît à la conformation de leur bouche qui prend par l’exercice des pratiques lesbiennes un cachet tout spécial.

Le plus clair des bénéfices de certaines agences théâtrales provient de ce proxénétisme spécial.

Modeste Moulaballe, associée à un ex-agent d’affaires véreuses, avait monté une agence de l’espèce aux environs du boulevard de Strasbourg. Elle recherchait spécialement les fleuristes en chambre, momentanément sans travail et en bis-