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Puis ce fut la mêlée, une bataille de fleurs et des verges. Hétaïres, allumeuses et satyrions s’enlaçaient dans une frénétique bacchanale.

Le roi Cauda et lord Kornfull, abandonnés de leurs Hébés, entraînées aux fureurs prostitutionnelles, jouissaient, en jupitériens lascifs, du spectacle de la saturnale érotique.

— Cela me rappelle mes belles années vécues aux Indes où l’érotisme est le dogme religieux par excellence, où la volupté a l’intensité des volcans en éruption, dit le diplomate. Là, pas d’entrave conventionnelle à la passion ; rien des absurdes préjugés sociaux. On y jouit par tous les sens ; on y raffine les combinaisons. La grande vertu y est la jeunesse, la science est l’infini des sensations. Tout est dans le tout ; toutes les parties participent à son expansion. Tout y est divin, parce que rien n’y est perverti par la sanction arbitraire. Voyez, Magoula, un des types le plus chaud, le plus accompli de la féminité dépravée, elle sait d’instinct que son centre est le foyer naturel de ses sensations ; elle l’exubère en prêtresse convaincue ; elle y rayonne dans ses grandes affinités. Son cerveau et son cœur n’en sont que les soupapes et non les enregistreurs, comme le prétendent encore les vieilles badernes de la scolastique morale. Observez-la dans les violentes vibrations de ses flancs, de ses cuisses et de sa croupe, quelle chaleur de vie ! quelle sublimité de la chair !

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