Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


IV


Chronique de l’Œil-de-Bœuf : un souper chez la comtesse Julie.


Vue au jour cru, la salle des banquets des poteaux paraissait plutôt sévère. Les draperies chaudes dont les murs étaient tendus lui donnaient un air de solennité magistrale. L’immense hall, où la voix faisait écho, n’offrait dans son pourtour rien qui en révélât la destination voluptueuse.

Mais aux lumières de ses deux grands lustres et de ses torchères, lorsque les draperies, jouant sur leurs tringles de support, découvraient les glaces de revêtement, projetant en tous sens de longues continuités de plantes exotiques, de divans rangés autour de tables basses, luxueuses de cristaux, de fleurs et d’argenterie, c’était d’une féerie merveilleuse.

Pour un tel lieu, il fallait la passion de jouissance des dieux et la sagesse sybaritique des hommes, des corps et des gestes de déesses : l’aphrodisme olympien.

Rien ne manquait aux banquets hebdomadaires,