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brûlée d’érotisme à se jeter gratis aux bras du premier Milon de rencontre.

Les chauffeuses de l’espèce sont d’une mobilité désorientante. Elles paraissent être chez elles et partout presque au même moment, pour les rencontrer encore dans des quartiers équivoques. Nulles mieux qu’elles ne connaissent les itinéraires et les horaires des omnibus, tramways et chemins de fer. L’alibi les sauve de toutes les surprises, défendues par leur cynisme.

À force de rouler, elles ont acquis la platine, superficielle sans doute, de toutes les connaissances, depuis l’algèbre de la Bourse jusqu’à la littérature de Nana ; acquérant des nerfs d’acier, des constitutions d’athlètes.

Ce sport paraît d’une hygiène déconcertante.

L’ablation de la conscience et la pétrification du cœur y sont bien pour quelque chose.

La sémillante Hermione, lesbienne taxée, est vendeuse d’amour au plus offrant à quarante-huit ans, et on la rencontre par monts et par vaux à toutes les heures du soir, en Hébé fraîche, radieuse de jeunesse et de modelés.

Quand le diable y serait, on n’est pas des bœufs, toute vache qu’on puisse être !

Du faux ?

Point. Des cheveux, des dents, des seins et des jambes parfaites qui sont bien de son incorporation.