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Anges, dont la comtesse connaissait la haute sagesse et la prudence, et depuis, Mlle Inès dos Estramadures, prima donna per tutti far.

La sainte femme pouvait jouir là, par anticipation, de toutes les joies du Paradis.

La comtesse Julie s’était réservé un appartement au premier étage, composé d’un oratoire, d’un boudoir, d’une chambre et d’une salle à manger.

C’est dans son oratoire qu’elle recevait, donnait ses ordres et sacrifiait à Vénus androgyne.

L’élément féminin des nuits lupercalines comprenait ordinairement deux sujets de haute chevauchée et une vingtaine d’allumeuses de la zone galante, très à l’aise dans leur nudité de nymphe, fournies par les mères-proxénètes.

Les clubistes portaient un large peignoir pour tout vêtement, les pieds dans des sandales, jouissant en sybarites, couchés sur les divans, du spectacle des diversités de beautés qui les allumaient, sceptiques au fond, apologistes rabelaisiens par séduction.

À dix heures, Magoula, qui préalablement s’était présentée à la comtesse Julie dans son oratoire pour la visite sacramentelle, entra dans le « sanctum sanctorum » où l’essaim de coryphantes l’entoura aussitôt.

Par une sorte d’attraction magnétique, tous les