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y est contaminé : filles, murs, meubles et linge.

On n’a qu’à parcourir les rôles des salles des vénériens dans les hôpitaux militaires pour s’en convaincre.

La fille est dénoncée, va faire une cure sommaire à l’hôpital, mais elle a empoisonné cent clients et elle revient au bouge jamais saine.

Ce qu’il y faudrait, c’est un badigeonnage général de chaque jour à l’acide phénique : maquerelles, putains, clients, maisons et tout ce qu’elles contiennent.

Comparés à ces pourrissoirs, à ces bouges à cochons, les chabannais à numéro sont des palais et cependant ils sont aussi empestés de microbes syphilitiques.

Si les salles du bas sont plus clinquantes, d’un toc plus riche, les chambres y sont aussi peu hygiéniques, l’air en est saturé de corruption ; c’est la même odeur putassière qui y règne.

Les filles sont en haut de la rampe, mais c’est toujours de la même descente de la Courtille.

La prostitution réglementée est la plus grande erreur administrative.

Au contraire, dans les clubs et les chabannais privés, on a l’illusion de l’amour et souvent la réalité de l’érotisme, car l’hystérie y tient ses assises.

Il est certain que les cocottes qu’on y reçoit, machinées par l’usance, ne peuvent plus éprouver