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Très caustique aussi quand il se trouvait en présence d’imbéciles ou de poseurs.

Très riche, tous les salons lui étaient ouverts.

J’oublie l’accessoire, il était célibataire, bel homme et s’habillait avec goût. C’est un détail sans importance, je le sais, mais il n’est pas donné à tous les savants d’être célibataire, bel homme et de pouvoir s’habiller autrement qu’en sac.

Parmi les jeunes femmes qui lui faisaient leur cour — c’est la seule méthode possible aujourd’hui d’attraper un mari, quand on n’a pas au moins dix mille francs de rente à verser au contrat — il choisit la plus pauvre, la charmante Hermione de la Bergerie, blonde, visage angélique, galbe suggestif, musicienne, peintre, diseuse exquise et le reste, d’âge à ne plus jouer à la poupée et d’une fortune qu’on peut évaluer à zéro, si on tient compte des charges qu’une femme du monde occasionne au mari.

Ce que le savant croyait avoir trouvé en faisant son choix, c’était une maîtresse de maison, intelligente, affectueuse et une bonne mère pour sa future progéniture.

Le mariage se fit en grande pompe. On fit connaître orbi et urbi à tout Paris qu’on se mariait devant le maire et le curé, pour qu’il n’y eût pas d’équivoque. La concierge de M. de la Baissonnière en fut spécialement avisée, afin de lui enlever tout prétexte à des suspicions hétéroclites.