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Désormais marmite, pressée par les demandes réitérées d’argent de son misérable amant, menacée du chantage du rufian, qui a collectionné ses lettres, ses corsets, ses pantalons, ses bas et ses bijoux comme preuves, elle devra le pourvoir d’argent, de linge, de vêtements, de souliers, de cravates et de chapeaux, payer la location de sa garçonnière et les extras.

Les femmes mariées ne sont pas les seules eaux dans lesquelles barbotent les rufians de salon, ils sont encore les associés des chauffeuses professionnelles, auxquelles ils amènent les provinciaux fraîchement débarqués, les fils de famille rencontrés au raccrochage et les pouacres des lubricités séniles. Ils vont même jusqu’à leur jeter en pâture les victimes de leur piraterie galante, qu’ils abrutissent par les pratiques du lesbéisme.

Voici un drame qui n’est qu’un épisode des crimes commis par les écumeurs de salons.

M. de la Baissonnière était un de ces savants, bons garçons, avec lesquels on peut causer, loyal, franc et assez libéral pour passer condamnation sur les travers de tous les siècles de lumière. On aimait en lui la lucidité de son esprit qu’il prodiguait sans afféterie, sans ce pédantisme et ce casuisme si communs aux bonzes dont une coupole quelconque couvre le chef comme une cloche à fromage.