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pas ; la femme qui a du sang aux mains ne peut être qu’un monstre, Celle qui diffame son amant ou son mari ne peut être qu’une grue, dont elle a l’âme si elle n’en a pas la situation.

Que certains hommes tuent leur femme ! Je l’admets, ce sont des brutes, quand pas des marlous On ne peut changer leur nature bestiale.

Que la loi leur soit indulgente ! Je l’admets encore ; elle est digne d’eux.

Qu’ils la diffament et la déshonorent publiquement ! Je l’admets toujours ; je sais qu’ils ne valent pas cher, et que concubinage et mariage sont rarement une école de bonnes mœurs.

Mais il n’en reste pas moins vrai, qu’un homme qui tue une femme, l’eût-elle cent fois trompé, est encore plus indigne, plus misérable que sa victime, car jamais une femme n’a été tuée par amour, mais pour un des mille motifs sordides qui grouillent dans les âmes basses.

Ils ont vu rouge !

Je te crois, du feu qui ne faisait plus bouillir leur marmite.

Naturellement, l’accident n’est pas le crime.

La vérité dans l’amour terrestre est que le jeu ne peut pas toujours durer. Tout passe, tout lasse, tout casse. Quand on en a assez, bonsoir, la compagnie. On n’est ni des vaches ni des bœufs, et l’abattoir n’est pas une raison.