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parfaire son éducation commerciale et linguistique.

Il avait pris pension dans une famille composée de la mère, et de quatre filles plus que majeures.

Tout cela s’appelait Schricks.

C’était un mari en expectative qui arrivait aux quatre pucelles, aussi lui firent-elles fête et bonne figure.

Le siège commença le soir de son arrivée : un entortillement de soins et de prévenances. Ce fut à qui des quatre traîtresses lui déballerait sa marchandise, ses grâces, son savoir-faire.

En rentrant dans sa chambre pour se coucher, le Français s’apercevait de plus en plus qu’il n’était pas chez lui : un soir, c’était la belle Jenny, l’aînée, qu’il trouvait dans son lit.

Le lendemain, c’était Anna, la cadette.

Le surlendemain, c’était Emely, la troisième.

Un autre soir, c’était Julia, la plus jeune, vingt-quatre ans et pas de corset, chose qui lui était tout à fait inutile.

À vingt-deux ans on ne chasse jamais une femme de son lit, fût-elle moricaude.

Mais, dans l’espèce, Sabin avait tort et on le lui fit bien voir, lorsqu’un soir, assis à la table du thé familial, la mère Schricks lui posa nettement la question du mariage.

— Vous avez couché avec mes filles, il n’y a