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On désignait à l’agence Louchard et Passauvert, sous le nom de dièses, les mineures vierges, et sous celui de bémols celles qui avaient déjà été polluées.

Les riches goujats envoyaient retenir pour après leur déjeuner un dièse ou un bémol, comme ils auraient commandé une tarte à la crème ou aux pruneaux chez le pâtissier pour leur dessert.

« Cela leur fait une éducation », a écrit une féministe.

Les clefs de dos étaient les ouvrières débauchées de l’atelier ; elles étaient rangées en trois catégories suivant leurs aptitudes et leur tempérament : piano, forte, fortissimo.

Il en était de si précoces qu’elles surpassaient en roueries polissonnes les filles les plus expertes des couvents de la prostitution. Cette dépravation est due, pour la majeure partie, aux promiscuités des cohabitations restreintes, qui pervertissent l’enfance dans son premier lit.

La Louchard avait profité de la leçon que la police lui avait donnée ; elle avait transféré son gynécée prostitutionnel dans un arrière-entresol de la rue de la Fidélité.

Elle avait vainement tenté des relations commerciales avec la comtesse Julie et Mme Olympe, qui l’avaient éconduite.