affaire superbe. Je vais t’en gagner de l’argent,
gros loulou !
Ils remontèrent le boulevard, prendre un bock à l’Américain.
Un vieux, qui paraissait s’impatienter, fit un signe à Mme Louchard, qui planta son mari près de deux joueurs de dominos, en lui disant :
— Un moment, je vais chez le marchand de cafés d’à côté.
Elle sortit suivie du vieux.
Quand elle revint, l’Américain fermait, Louchard avait bu six bocks.
— J’ai rencontré le député Camomèche, il m’a parlé de toi, lui dit-elle.
— Que t’a-t-il dit ?
— Qu’il fallait chauffer la politique ; on a les yeux sur toi.
— J’y pensais justement. T’a-t-il parlé des automobiles ?
— Nous n’avons parlé que de cela.
— J’en fais mon affaire. Ils m’embêtent à la fin, les chauffeurs.
— Ne va pas te faire écraser.
— Pas de danger. Je ne quitte jamais le trottoir.
Cela dura vingt ans.
Madame s’occupait d’affaires, faisait bouillir la marmite.