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— Et votre chat ?… Comment va le perroquet ?…

La serine a-t-elle des petits ?

Et c’est une fricassée de museaux.

La scène suivante se passait rue Clapeyron.

— Et le turbin ? demanda une grande fille, superbe de cynisme et de chair.

C’était Magoula, l’athlète de la prostitution ambulante, venue en droite ligne de Lisbonne.

Ses compagnes l’appelaient Mucha, de son cri de combat érotique.

— On te demande chez la comtesse Julie. Ça sera salé, car on y met le prix, répondit la mère Oscar.

— M… ! je vais encore en avoir pour un mois à me refaire. Ces cochons me tueront.

— Mais, dis donc, ma fille, crois-tu qu’on te donne cinq cents francs pour l’unique plaisir de voir tes fesses ?

Magoula trouva sans doute l’observation juste, car elle se tut.

La passivité bestiale est caractéristique dans les filles qui font métier de la prostitution ; aussi sont-elles des proies tout indiquées pour les souteneurs : maquereaux et maquerelles.

— Toi, Camélia, on t’attend à deux heures chez Mme Olympe. Soigne tes dessous, c’est pour la pose. J’ai retenu pour toi, à Mme Koulmann, un pantalon garni de vraies dentelles et un jupon dont