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femme de parole ; aussi ouvrit-elle toutes larges les portes de son hôtel à ses bons amis de Turpenay. Ils avouèrent qu’il était difficile de rencontrer une plus belle collection de jambes, de fesses, de seins et autres appendices qu’il est d’usage de n’exposer qu’en simili en public.

Cette kaléidoscopie naturaliste ne troubla pas autrement le maire et le curé.

Il aurait fallu être de bois pour ne pas admirer le galbe superbe de la plupart des femmes. Quant aux hommes, cela n’intéressait guère les deux paroissiens.

Le groupe formé par la baronne de K…, Magoula et la belle Hollandaise arracha un cri d’admiration à Poireau. Ce n’était pas les trois Grâces, mais quelque chose de plus imposant ; c’était les trois plus belles garces de Paris.

Le maire et le curé allèrent présenter leurs hommages à la baronne, dont toutes les attentions furent pour Moncupette.

— Poireau est un blagueur ; il n’y a rien, se dit celui-ci qui ignorait la diplomatie féminine.

— Le maire a dit vrai, pensa l’Italienne qui connaissait les nuances.

Les poteaux se trouvèrent bien un peu interloqués de l’apparition des intrus, mais ils prirent bien vite le parti de rire de l’aventure. D’ailleurs, ils n’étaient pas dans leur rôle de satyrions ; la