Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/167

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 155 —


leurs démoniaques transports et leurs exaltations hystériques, elles étaient les jouets des voyeurs se pressant aux trous percés dans les murs de la Rotonde pour assister à leurs ébats.

La maquerelle avait encore libidinosé des chiens et des chats — les anubis — qui, aussitôt qu’une femme apparaissait chez elle, couraient se blottir sous ses jupes.

Les excès congénitaux émoussent gravement la sensibilité des organes de la volupté. Beaucoup de femmes ainsi insensibilisées, modernes Pasiphées, trompées d’ailleurs par leur imagination ardente, croient retrouver ou augmenter leurs sensations voluptueuses dans l’exagération de propulseurs vénériens factices. Aucune considération pathologique ni la perspective même de difformités physiques probables ne les arrêtent ; elles s’exubèrent par l’adoption du taurus mécanique pour mari.

Cette dépravation était aussi exploitée par Mme Paule, qui fournissait les taurus et le reste.

Lorsqu’une de ses clientes se pâmait, elle la signalait aux servantes, en disant :

— Elle a sa cuite.

Les douches, le bain et un repos prolongé faisaient croire aux adeptes perverses du culte lubrique, qu’elles assistaient à une résurrection d’elles-mêmes, mais arrivées chez elles, elles se sentaient