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rendez-vous de Mme Lamirale, qui ne se signalait par rien de suspect. Arrivés dans une des chambres calfeutrées, le satyre dévêtit la jeune fille de force, et, devant ses résistances, il la fessa à tour de bras, puis la pollua évanouie. Revenue à elle, farouche, la Russe chercha son séducteur. Il était parti en lui laissant deux louis. Elle se tut néanmoins, mais elle jura de se venger. La pauvre âme ignorait qu’il est des faîtes que la vengeance d’un enfant ne peut atteindre.

Mme Lamirale était la mère des adultères ; elle recevait leurs confidences, les rassurait dans leurs terreurs, les consolait dans l’abandon, elle poussait le dévouement maternel jusqu’à faire elle-même les démarches les plus pressantes pour renouer les ruptures, dépister les jaloux et procurer de nouveaux amants aux abandonnées.

Très experte, l’art de faire des vierges artificielles n’avait pas de secret pour elle.

Elle passa huit fois de suite, à un riche aveugle qui venait chaque semaine faire sa partie chez elle, la même et toujours nouvelle vierge.

Elle possédait maintes recettes curatives pour les bobos du jeu, et tous les engins préservatifs. Elle débitait en moyenne une grosse de gants d’amour par semaine.

Deux grands appartements étaient réservés pour les parties carrées : quatre, huit ou douze.

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