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tesse Julie, avait fort à faire pour reconnaître son monde et recevoir le mot de passe.

À l’intérieur, la grande salle d’exhibition avait revêtu sa parure de gala. Partout, dans toutes les encoignures, des fleurs et des plantes exotiques. Le fond, seul, était éclairé par un lustre, activé par l’électricité, placé au-dessus de l’estrade des jeux scéniques recouverte d’un drap en velours noir orpaillé. La pénombre qui enveloppait le pourtour centuplait l’effet des lumières sur le point d’attraction.

On s’interrogeait, avides. Les lesbiennes échangeaient entre elles de discrètes caresses.

L’ordonnatrice parut, la poitrine et les bras nus émergeant d’une robe de velours noir, qui dessinait les formes sculpturales de son corps, accompagnée de la comtesse Julie.

Les deux maquerelles firent le tour de la salle, prodiguant à tous leurs sourires.

Mme Olympe répondait aux questions qui lui étaient adressées au sujet de la Galathée, par des paroles sibyllines. C’était Vénus, Diane et Proserpine tout à la fois : la belle des belles, la charmeuse des charmeuses, un marbre incandescent dont les approches brûlaient.

Le prince P…, glacé intérieurement comme une Sibérie, était allumé de nephtalines corrodations.

6.