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— C’était l’esprit, répondit la sorcière ; je l’ai vu. Suivez-moi, les astres sont propices.

Elles escaladèrent le sommet de la roche.

La plate-forme qui la couronnait était nue ; la lune l’éclairait dans toute son étendue.

Les deux excursionnistes se déshabillèrent, nues comme la lune.

La baronne, fascinée par les regards ardents de la lesbienne, ferma les yeux, concentrant toute sa pensée en elle-même pour mieux saisir l’oracle.

Minuit sonna.

— Tas de garces ! c’est là que vous faites votre sabbat ? s’écria une voix de stentor venant de la vallée.

En entendant cette tonnante apostrophe qui se répercutait de roche en roche, la baronne s’évanouit.

La sorcière avait dégringolé pour se barricader dans sa tanière.

Seule, Mme Olympe avait reconnu la voix du curé Moncupette.

Elle s’était agenouillée près de l’évanouie, la contemplait de plus en plus près, puis, vampire assoiffée, la souilla.

Sa victime, rappelée au sentiment de l’existence par les sensations que les caresses de la lesbienne lui faisaient éprouver, tenta de se dégager.