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lord Crowfield tomba dans l’hôtel comme un aérolithe, chambardant les vieux meubles et la domesticité.

Agénor ne trouva pas grâce devant le froid insulaire.

La duchesse lui apprit le lendemain qu’ils devaient se séparer. Le prince d’Aspergeberg était à fond de cale et elle s’était vue dans l’obligation d’attacher un nouveau protecteur à son char.

— Mais cet Anglais va vous glacer. Avec votre fortune, je sais bien qui je choisirais, lui dit-il en lui baisant les mains.

— Ma fortune, hélas ! ne se compose que de dettes, soupira la belle veuve.

— Mais votre hôtel, votre domaine de Clavière et vos rentes ? demanda l’Ambrelinois qui ne pouvait en croire ses oreilles.

— Hôtel et domaine sont hypothéqués pour près de leur valeur. Quant aux rentes, mon petit, avec moi, ce qui vient de la flûte retourne vite au tambour.

Cette révélation glaça subitement la tendresse de l’ex-clerc. S’il avait osé, il aurait crié au visage de sa maîtresse l’affolement et les malédictions de sa sordidité.

— C’est bien, je partirai, répondit-il froidement.

— Mais nous nous retrouverons. Le prince d’Aspergeberg nous ménagera des rendez-vous chez lui ; c’est convenu entre lui et moi. Je te