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Le beau cocher, promu secrétaire, connut bientôt les secrets et les affaires intimes de sa maîtresse, ses relations de vendeuse d’amour, son rôle de diplomate financier, les mystères de la dette flottante des grandes mondaines.

Il en était devenu le Mercure galant et ménager, empochant ses petites remises et les pourboires.

Il arrondit sa pelote, suggérant à la duchesse les moyens les plus canailles pour gonfler la sienne.

Il connut bientôt les notabilités du Métallisme, les princesses du lesbéisme, le monde des trucs de la filouterie indigène et cosmopolite.

Il était le Gil Blas de la pourriture mondaine.

Il s’était fait une amie de la femme de chambre de la belle veuve, avec laquelle il couchait pendant les nuits réservées par la grande amoureuse aux fidèles de son commerce érotique.

La sémillante Adèle était l’indiscrétion même ; le secrétaire n’ignora rien de ce qui se passait dans la maison.

La fortune de la duchesse était le sujet continuel des préoccupations de l’Ambrelinois.

— Elle doit être riche, dit-il une nuit à la camériste.

— Je te crois ; elle gagne des cents et des mille sans compter le rabiot sur les affaires de ses coucheurs.