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Il calcula le pour et le contre.

Il se souvint d’une maxime du marquis de la Tétonnière : « Les femmes qu’on ne peut posséder par la séduction, on les viole. Ce n’est qu’une crise de larmes à essuyer. »

Il se promit bien de saisir la première occasion aux cheveux.

Quinze jours après, s’étant rendu dans le boudoir de la duchesse, où chaque matin il venait prendre ses ordres pour la journée, il la trouva de nouveau endormie sur un divan, mais nue dans une apparence de chemise de fine batiste.

La crainte du bruit, du scandale, l’arrêta un moment dans sa résolution de viol.

Une idée de rustre lui vint : la bâillonner. C’était toute sa science de séducteur.

Il se retira frémissant, voyant rouge, pour se rendre à la sellerie où il savait trouver ce qui lui était nécessaire pour réduire sa victime à l’impuissance de se défendre.

Quand il revint au boudoir, la duchesse n’y était plus.

Il jura qu’à la troisième occasion, il ne lui ferait plus grâce d’une minute.

Il porta constamment sur lui le bâillon qu’il avait confectionné.

Mais l’occasion ne se présentait pas.

Il pensa à s’introduire la nuit dans sa chambre