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Agénor ne s’aperçut pas que la Mélusine le détaillait du coin de l’œil.

Un peintre, en ressouvenance de beautés masculines attiques, n’aurait pu trouver un modèle plus parfait, une tête plus fine, une carnation plus pure, des formes mieux proportionnées. Sa blonde chevelure bouclée lui donnait un air de candeur pubère.

C’était un Adonis, mais la bouche était trop sensuelle et son regard paraissait manquer de franchise.

Puis, il était fagotté…

La duchesse pensa qu’il y aurait là toute une éducation à faire.

— Vous vous nommez ? lui demanda-t-elle.

— Agénor Blanqhu.

— Quoi ?

— Blanqhu. Mes ancêtres étaient Valaques.

— C’est tout indiqué, répliqua la grande dame, un sourire équivoque aux lèvres.

— Il n’y a pas de sot métier, Madame la duchesse, quand on est pauvre.

— Parfaitement ; je fais plus de cas d’un bon cocher que d’un sot parvenu… Savez-vous conduire au moins ?

— Puisque je suis cocher, je dois connaître les chevaux.

La duchesse, qui voulait faire parler l’Ambreli-