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l’avait prévenu contre les cocottes, qu’il estimait plus propres à rafler la galette qu’à en donner.

Bien plus profitable lui fut la fréquentation du marquis de la Tétonnière, vieux beau en passe de sénilité amoureuse, que le jeu et les femmes avaient confiné à son hôtel d’Ambrelin.

En passant par l’étude pour la signature d’un acte, il avait été émerveillé du physique du beau clerc. Des relations, d’abord un peu cérémonieuses, n’avaient pas tardé à suivre cette rencontre fortuite.

Le marquis aimait la jeunesse, la beauté et l’esprit, parce qu’il avait été jeune, beau et qu’il possédait l’esprit du diable des roués de salons. Comme les vieilles douairières qui ont longtemps brûlé le balai, il ne pouvait se trouver en communication avec un jeune homme ou une jeune fille impressionnante, sans vouloir se mêler de les pousser dans le monde qu’il avait quitté, et qui, pour lui, résumait l’idéalité terrestre.

Agénor ne lui eut pas aussitôt confié ses projets de fortune, qu’il pensa à lui ouvrir une issue protectrice.

Mais le sujet n’était pas d’un placement facile, car il prétendait ne pas jouer dans le monde le rôle d’accessoire, mais celui de cavalier.

Son protecteur improvisé eut beau lui dire qu’on n’entrait pas dans le grand monde comme dans un

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