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ciété, où on a généralement une philosophie d’état des plus commodes, très appréciable, vu la discrétion que les hommes d’éducation mettent à ne jamais parler de leur femme.

Par contre, la glorification des femmes d’autrui en fait de savants panégyristes.

Les femmes mariées doivent leur savoir un gré infini de ces indiscrétions ; sans elles, elles risqueraient fort d’être tout à fait oubliées.

Les métalliques sont des apologistes effrénés des charmes apparents et voilés de leurs maîtresses. Ils sont en cette matière d’une jobarderie déconcertante.

Grâce à eux, il est peu de femmes du monde qu’un affilié du Métallisme ne puisse complètement déshabiller en pleine rue, sous le costume le plus sévère, comme dans les salons, sous la toilette la plus correcte, en décrire le galbe, en analyser les nuances, en signaler les particularités charmeresses.

Cette loquographie passionnante est d’un entraînement magique dans le sport du flirt à prédispositions érotiques ; les outsiders de la galanterie mondaine et les Pomponnettes de courtine lui doivent la cour de chevaliers de l’écu dont elles sont entourées, et les sigisbées à l’as de cœur qui partagent leur royale opulence.

Le baron Lucien avait deux de ces maîtresses