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ges et d’embruns tentateurs, de suavités sensuelles, évoluant dans le rythme souri des prêtresses d’Éros, communiquaient à son visage cette béatitude d’enfant endormi qui fait dire qu’il rêve aux anges.

La vision évanouie, il condensait ses souvenirs et en faisait une composition idéale.

Mais Paris est l’Empyrée féminin. Bien souvent cette idéalité olympique se présentait inopinément à lui.

L’appât de l’or a des attractions si puissantes, qu’il donne de l’audace aux plus timides, de la rouerie aux plus innocentes, matagrabolise la pudeur des prudes et invergogne les vierges. Et parmi les étoiles qui constellent Paris, combien il en est que le billet de mille affole, et qui, lorsqu’elles ne peuvent payer de leur personne, sacrifient héroïquement leurs filles à Mammon !

Combien aussi parmi les ingénues, vierges autant que femme peut l’être, rêvent dans le silence de leurs méditations cabalistiques : chevaux, équipages, bijoux et dentelles, invoquant le dieu saturnal des pluies d’or !

Il en avait tant vu, l’opulent Tamponneau, de ces impeccables nudités d’encan, de ces houris dont aucun voile ne gazait les ardentes beautés, que son jugement en faisait l’arbitre des érotomanes du Métallisme.