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Pour obéir au vœu de leur père, les Tamponneau laissèrent leurs fonds dans la banque, à charge par Lucien de les faire fructifier.

Le fonds de roulement de l’établissement financier ainsi constitué était de neuf milliards.

Pendant que l’aîné des Tamponneau, resté au poste d’honneur, gouvernait souverainement la machine paternelle, aux multiples complications, aux attaches universelles, dont chaque coup de piston avait sa répercussion dans le monde entier, ses frères, non moins bien apanagés, vécurent en princes royaux à qui rien ne peut être refusé, s’alliant à la grande noblesse et procréant une descendance dont les filles épousèrent des ducs, des princes et des comtes.

Les Tamponneau avaient les plus beaux châteaux de France, les chasses les plus giboyeuses, des hôtels princiers, les femmes les plus élégantes.

Ils eurent les plus beaux chevaux, les plus riches équipages, les plus séduisantes maîtresses, les tableaux les plus estimés, les livres les plus précieux, les fantaisies les plus rares, les joyaux les plus recherchés, tout ce que l’or peut donner.

Ce faste impérial, laborieusement sélectionné par leurs cochers, leurs intendants et des experts attitrés, ne pouvait manquer de leur faire attri-