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quisitions, et pour rafistoler cette ineptie judiciaire, un renvoi en correctionnelle sous la spécieuse prévention d’outrages aux bonnes mœurs pour avoir fait distribuer sur la voie publique des prospectus contraires aux bonnes mœurs (sic !).

C’est de l’alchimie judiciaire. Quelle République !

Ce misérable expédient révèle en la magistrature debout une servilité incommensurable et aussi un esprit de défi aux principes du vrai républicanisme et des lois constitutionnelles qui en sont le corollaire, et dont ils se f… tous, d’ailleurs.

C’est plus haut que je m’adresse.

Si la liberté de la presse et la liberté de penser, aussi bien dans leur expression que dans leurs manifestations publiques, sont impudemment livrées au sécateur domestiqué de robins soumis à ce Saint-Office laïque, dont l’ex-procureur impérial Bérenger s’est constitué le Grand Inquisiteur pour la France et l’Étranger, on doit le dire hautement, signifier l’imposture du régime et le traquenard de ses lois de Scapin.

Aberration ! Non, ils savent. Absurde ! Oui, parce qu’arbitraire. Odieux ! parce que canaille.

Mon livre et son prospectus qui en est partie intégrante, outrageurs de bonnes mœurs ! C’est du Bilboquet de Pont-Neuf ou de la Sibylle qui présidait aux élucubrations d’Escobar.

Mon livre, et son annexe, outragent au contraire les plus mauvaises mœurs.

De quelle nature sont donc alors les bonnes mœurs