langage et son ton : l’éducation ne s’improvise pas.
— Je le regrette, surtout pour moi, répondit évasivement le notaire en lui pressant les doigts.
— Pourquoi ?… Il n’y a rien de changé ici pour les amis.
— Je désire sincèrement de tout cœur que l’affaire s’arrange au mieux du repos de tous. Ce n’est pas gai, cette complication du testament !
— Il n’y a pas de complication, il n’y a que des récriminations ; le testament existe toujours dans sa teneur et ses effets. N’est-ce pas, Monsieur Picardon ?
— Avec quelques modifications, répondit l’avocat-député en souriant.
— Tout cela, c’est des mots. Qui attaque le testament ?
— Oh ! il est inattaquable : c’est la queue d’une comète qui file.
— Je vois que nous nous entendons. Il faut maintenant en boire le vin : il sera bon.
Cette inconscience, qui confinait au génie, frappa le notaire d’admiration. À ses yeux, l’ex-cocotte prenait les dimensions d’une déesse.
— Maintenant que je vous ai raccordés, je vous quitte. Vous devez avoir beaucoup de choses à vous dire, fit Picardon qui avait ses motifs pour laisser Me Cordace renouer ses relations intimes avec son attrayante ennemie.