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— Que veux-tu, on ne se refait pas, répondit Chaudron en se versant un verre de vin.

— Et pourquoi es-tu revenu en France ?

— J’y suis revenu un peu sur la suggestion de Picardon qui m’avait promis de me faire une situation, et beaucoup par amitié pour Alice qui avait plein le dos du Gran-Chaco et de ses douze maris supplémentaires. Quand je suis arrivé en France, ma belle-sœur était avec ses millions en Italie, où elle s’ennuyait à mort, la pauvre femme. C’est par Picardon, qui avait besoin de moi pour la faire chanter, en partageant le magot avec elle, que j’ai su qu’elle était rentrée en France, où elle s’était murée à Neuilly, dans un hôtel particulier qui ressemble à un couvent ou à une folie de l’ancien régime.

— Elle a toutes les audaces.

— Les femmes de son calibre ont un talisman, tu sais lequel, qui vaut toutes les baguettes magiques. C’est le Sésame, ouvre-toi ! aux pierrots et aux robespierrots. Aux menaces de Picardon, Aglaé avait deviné ma trahison, aussi tu comprends de quelle manière elle nous a reçus, ma femme et moi, lorsque nous nous sommes présentés chez elle, où, sous le nom de Mme de Sainte-Ernestine, elle pose pour la canonisation. Mais Aglaé est une femme supérieure en tout, et, avec elle, les explications ne sont pas longues. Il fut entendu que