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nes montées et la brousse brûlée, les Indiens sont venus nous chasser comme des lapins. Nos réguliers ont été les premiers à prendre la poudre d’escampette, suivis par les pauvres diables de colons, sans armes pour se défendre.

J’étais resté avec Alice et une douzaine de camarades enfermés dans le blockhaus militaire où se trouvaient une vingtaine de fusils avec un lot de munitions assez respectable. Nous nous y fortifiâmes et, vingt jours après, les Indiens se dispersèrent, après avoir perdu un bon nombre des leurs. Ce fut à notre tour de les traquer. Un mois après, à dix lieues à la ronde, sur ce qui avait été la fondation d’Azara, on n’aurait plus trouvé un seul de ces reptiles du désert.

Tous mes compagnons étaient d’habiles tireurs, peu disposés à se laisser tondre le cuir. Alice s’était comportée en Amazone.

Il paraît que, de mon côté, je ne m’étais pas mal conduit, car lorsque revenus à notre blockhaus, après avoir résolu de nous introniser en conquérants dans la contrée, mes camarades me proclamèrent leur chef.

L’association marchait à merveille, nous faisions périodiquement de longues courses chez les Indiens, qui nous produisaient du butin. Nous nous étions partagé le pays sur une surface de vingt lieues carrées, construisant des ranchos de-ci de-