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province y accourent, assoiffés, se plonger aux piscines d’amour, dont les eaux ne sont pas précisément de source.

Cette affluence a fait ressusciter la maquerelle d’affaires, disparue depuis les scandales de la Régence : matrone importante, aux affinités politiques et judiciaires, souvent affublée d’un mâle jouant le rôle effacé de sigisbée, paraphant de son nom la colossale escroquerie qui fait des femmes attirées dans ses salons, sous prétexte de soirée, de bal et de concert, l’enjeu de combinaisons prostitutionnelles.

Les salons politiques ne sont qu’une variante de cette exploitation picaresque. Des hommes d’État, et non des moindres, y ont été pris au trébuchet, s’y sont irrémédiablement compromis, médusés par les œillades d’intrigantes savantes et artificieuses, qui, tout en captant leur confiance, collectionnaient traîtreusement les petits papiers : papillons de leurs faiblesses.

Le rôle que les petits papiers jouent dans le monde métallique est symptomatique de la confiance et de la sécurité qui y règne, comme aussi de la criminalité attachée à la plupart des entreprises qui s’y sont mijotées. Les femmes, mêlées aux marchandages d’influences et de consciences qui s’y maquignonnent, excellent dans le récolement, le collectionnement, les négociations de