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— J’en tombe des nues. Alors les Blanqhu sont en France ?

— Parfaitement. Mais je vois que tu n’as jamais su apprécier la femme Blanqhu, la sémillante Aglaé Matichon. Vas voir ton Picardon, il te ménagera plus d’une surprise. Je te dirai plus tard comment la maîtresse femme en rosseries, qu’est ton ancienne maîtresse, a su mater le lascar des fourberies politiques.

— Tu sais donc tout ?

— Et même davantage. Mais, laissons cela. J’accepte ton hospitalité pour faire honneur ce soir aux reliques de ton aïeul le curé. Tu renverras de bonne heure tes employés et nous brûlerons tous les papiers, intimes ou autres, qui pourraient fournir une indication sur ta vie, tes affaires ou tes relations.

— On perquisitionnera donc ici ?

— C’est élémentaire. Non pour chercher les preuves de la culpabilité des Blanqhu : les perquisitionneurs les détruiraient plutôt eux-mêmes, mais pour s’en servir afin de mieux te tenir sous leur coupe.

— Mais tout cela est infâme !

— C’est le régime. Tu vas entrer dans le concert des fauves, il faut te faire une philosophie. L’essentiel, c’est d’être aussi fort qu’eux.

Le tempérament de Portas était exceptionnel ; plus il buvait, pourvu que ce fût des vins généreux,