Page:Dumont - Paris-Éros. Deuxième série, Les métalliques, 1903.djvu/265

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 241 —

— Non, il n’y a plus, en France, que des énergies de remorque : celles des audaces généreuses sont tuées en elle. La révolution se fera de l’extérieur. J’ai assez sondé l’étranger dans les missions secrètes dont j’ai été chargé, pour connaître l’esprit qui anime l’Europe à notre égard.

— Mais notre armée ?

— Tu verras cela un jour, ce sera drôle.

— Tu vas me faire le plaisir d’accepter mon hospitalité pour cette nuit, j’ai une chambre d’ami. Je t’accompagnerai demain à Paris. Il faut que j’y prenne le vent de l’affaire. Et puis j’ai à voir le député Picardon ; il possède de fameux tuyaux.

— Ah ! tu connais Picardon, le fameux Picardon le roublard, Picardon le rossard !

— C’est lui qui m’a mis la puce à l’oreille au sujet de l’héritage Blanqhu.

— Il y a de cela ?

— Un mois, à peu près.

— Il connaissait alors tous les dessous de l’affaire.

— Tu crois ?

— J’en suis certain.

— Pourquoi alors m’a-t-il conseillé d’aller dans l’Argentine pour m’assurer de l’existence de l’héritage ?

— Parce que ta présence en France dérangeait sa combinaison. Les Picardon et les Blanqhu sont maintenant dans les meilleurs termes.

14